Take Care

Texte et mise en scène : Thomas Bouyou

 CRÉATION 2024

Distribution

Texte et mise en scène : Thomas Bouyou

Collaboratrice artistique et dramaturgie : Alexis Anne-Braun et Pauline Rousseau

Avec :
Claire Besuelle,
Lucas Bouissou,
Mélanie Charvy,
Émilie Crubezy,
Charles Dunnet,
Marina Monmirel,
Loris Reynaert

Création lumières : Gaëtan Lajoye

Création sonore : Timothée Langlois

Création vidéo : Ozal Emier

Scénographie : Camille Vallat

Costumes : Thomas Bouyou

 

 

 

PARTENAIRES ET SOUTIENS

En recherche de partenaires et de coproductions

PRODUCTION
TOTEM Récidive

CO-PRODUCTIONS & PARTENAIRES

Théâtre de l’Usine, Scène conventionnée de St-Céré (46) acquis / Anis Gras (94) acquis / Théâtre de Cahors (46) acquis / Le Théâtre dans Les Vignes – Couffoulens (11) acquis / La Bulle Bleue ESAT – Montpellier (34) acquis / Arsenic – Gindou (46) acquis / Astrolabe – Figeac (46) acquis  / La Saillante – Fabrique Artistique (63) acquis / Le Vent des Signes – Toulouse (31) acquis / Warm Up – Printemps des comédiens – Montpellier (34) pressenti / Derrière le Hublot – Scène conventionnée – acquis / CNAREP L’Usine – Tournefeuille – pressenti 

STRUCTURES MÉDICALES ET SOCIALES ASSOCIÉES

Hôpital Lariboisière – Paris (75) acquis / La Bulle Bleue ESAT – Montpellier (34) pressenti / EHPAD Les Lavandes – Puy L’Évêque (46) acquis / IFSi – Carcassonne  (11) acquis / Institut Camille Miret – Leyme (46) acquis / Centre Hospitalier – Cahors (46) pressenti / Lot Aides à Domicile (46) pressenti / ADMR – St Nicolas de la Grave – acquis / Le Bilboquet – Anglars (46) acquis /

 

RÉSUMÉ

Au mois de juin, l’EHPAD organise le bal de l’été. C’est un bal musette où chacun.e est convié.e, les spectateur.ice.s aussi. On peut boire un verre, manger quelque chose, danser aussi. Il faut laisser le temps aux souvenirs de revenir. Dans la joie des générations qui se retrouvent et se mélangent quelque chose se passe. Simone meurt. Alors il y a déjà ce moment où les réactions ne sont pas les mêmes. Certain.e.s ont peur, d’autres pleurent, certain.e.s s’activent, courent, appellent les secours, les soignant.e.s. C’est un premier ballet qui va réorganiser l’espace : accompagner les spectateur.ice.s à leurs places, accompagner le corps de Simone et sa famille, accompagner les autres résident.e.s de l’EHPAD à leur chambre.

Maintenant la famille veut des réponses.

Il y a un gouffre où l’espace-temps est long après la mort pour l’entourage. C’est là que nous allons plonger pour apercevoir à partir de l’histoire de Simone, sa famille, ses relations, le corps médical; « une société où on comprend que nos interdépendances sont des forces, des forces pour nous permettre de transformer le monde de la façon la plus créative possible et la plus solidaire » (le care, selon Cynthia Fleury).

Le projet puise son inspiration à partir d’une année d’immersions, ateliers et rencontres dans divers établissements liés au soin : EHPAD, ESAT, Aides à domiciles, écoles d’infirmier.e.s, hôpitaux, écoles primaires, collèges, lycées, ainsi qu’une résidence de territoire en milieu rural… Toute l’équipe artistique et technique y participe.

 

LE CARE OU NOS VULNÉRABILITÉS INDISPENSABLES

Où il y a vulnérabilité, il y a care.

Je fais le choix de mener un travail qui s’inspire de la réalité, souvent âpre, qui mène vers l’espoir. Dans ma première création professionnelle Et les lions gueulent la mort ouverte je traitais des schémas sociaux et identitaires. Le théâtre est un espace où l’on peut faire entendre et faire voir les défauts, les irrégularités de nos humanités. C’est à travers la vulnérabilité que je choisis alors d’envisager nos liens d’humanité. C’est à partir de la vulnérabilité que le thème de cette prochaine création m’est apparu.

La vulnérabilité comme une continuité.

Le care comme prendre soin.

Cela désigne la possibilité d’une activité. C’est plus que le soin. Quand on dit care on dit à la fois les questions de soin au sens médical avec la possibilité de la guérison, mais on dit aussi tout ce qui relève de la sphère relationnelle, d’un souci de l’autre, d’une attention aux autres. C’est la sollicitude. Le souci des autres. Et puis c’est aussi la question des activités de care, revenues sur le devant de la scène avec la pandémie, avec les aides soignant.e.s, les infirmier.e.s, les médecins, les femmes de ménages, les caissier.e.s… Ce sont tou.te.s celleux qui prennent soin de notre quotidien. Et ce n’est plus uniquement la question des autres, de solidarité, de partage, c’est aussi la question du souci du monde et de la manière dont on habite la terre.

Aujourd’hui il y a une crainte de la vulnérabilité, il y a une défiance vis à vis du care. Le soin à l’autre matérialise nos interdépendances, il serait donc le symbole de l’impossibilité d’être sans l’autre, dans des temps où le self-made et l’individueldominent nos fonctionnements et nos échelles de valeurs. Ne pas avoir besoin des autres serait la représentation d’une force et d’une liberté. Pourtant…

Avec ce projet, je choisis donc d’emmener toute une équipe au plus près de cette notion de care. Je souhaite que nos corps s’imprègnent de ces espaces, de ces paroles, et que nous arrivions à tisser la toile de ces interdépendances.

Toutefois, mon travail n’est pas un théâtre documentaire mais un théâtre au sens spectaculaire, qui doit se détacher de la réalité.

Je tente ici une nouvelle approche : partir d’une matière d’une année de recherches pour en faire un matériau nouveau, modulable, imaginaire et poétique.   

THOMAS BOUYOU