Envisager
Textes : Sabine Tamisier
Mise en scène : Lucas Bouissou
CRÉATION 2022
Distribution
Texte : Sabine Tamisier
Mise en scène : Lucas Bouissou
Interprétation, chant, musique :
Joséphine Chloé
Interprétation, jonglage :
Lucas Bouissou
Scénographie : Sarah Batard
Costumes : Françoise Léger
PARTENAIRES ET SOUTIENS
Production :
TOTEM Récidive
Co-productions :
Lot Arts Vivants
Département du Lot
Partenaires :
Théâtre de Cahors
Réseau des bibliothèques du Lot
Un homme avec son masque à gaz sur le front erre seul, au milieu d’un paysage
dévasté. Un ilot de plastiques et de cartons dominé par une poubelle d’où émergent des chants
mélancoliques et lamentations incompréhensibles. L’homme, bercé par les sons, cherche
à habiller sa solitude, ramasse des objets éparpillés et crée des visages à qui il adresse ses
soliloques. Face à la disparition des oiseaux, il tente vainement de repeupler le ciel en jonglant
avec des sacs plastiques et danse au milieu de ces fantômes de pollution. Quand soudain les
chants laissent la place à une voix qui interrompt la danse de l’homme. Un être masqué sans
visage émerge des débris et lui intime de partir. Va alors se jouer un apprivoisement des deux
êtres, à travers la reprise de la danse et jusqu’à faire tomber le masque de la fille. La révélation
d’un vrai visage pour dépasser la nostalgie, réintégrer l’instant présent et ouvrir sur l’après.
Le projet présente la rencontre et l’apprivoisement de deux êtres pour dépasser un
chamboulement. L’écriture de Sabine Tamisier est empreinte de grandes solitudes qui errent
dans un monde de rupture. Un espace de transition (d’un dépaysement à la campagne pour
Los niños, en passant par le déménagement et la perte de repères dans Danse Célestine, jusqu’à
un monde inhospitalier en ruine chez L’île jadis) où la nostalgie et le regret empêchent toute
possibilité d’aller de l’avant. La remise en mouvement, le déclic, n’est rendu possible que par la
rencontre de « l’autre ». On ne sort de sa propre noirceur qu’à travers la découverte du visage de
l’autre (les portraits de Salgado dans Los niños, la tombée du masque et la fin de la cécité par le
toucher dans L’île jadis »).
Nous voulons mettre en scène cet éclair de rencontre qui vient transpercer la noirceur
et apporter la lumière. En reprenant la dystopie de L’île jadis, nous nous plaçons dans un monde
de déchets où l’air est irrespirable et tout semble mort. Peut-être notre monde d’après, celui
que l’on sent tout proche comme une épée de Damoclès aux dessus de nos têtes, où la vie n’est
plus que survie. Pourtant deux entités, l’une plus solaire et la seconde recluse sur elle-même)
vont s’entrechoquer. Une rencontre de peu de mots, par la danse jonglée et le chant. Une sorte
d’instantanée métaphorique, comme le petit prince et le renard, d’où jaillit la joie. Car « derrière
les nuages, il y a toujours le soleil ».